Je prends la plume après ce film magnifique, bouleversant et révoltant sur la vie subie des femmes dans les années 50. J'ai un besoin viscéral de parler de ce film, de sortir cette envie de crier, de sortir cette révolte qui bouillonne dans les personnages des deux sœurs, autant qu'en moi, spectatrice et femme, qui mesure la chance de pouvoir vivre ma vie comme je l'entends, en (presque) toute liberté, de pouvoir choisir ce que je veux faire de ma vie et de mon corps. Ce film nous rappelle si justement qu'être une femme, il n'y a pas si longtemps (et l'est encore dans beaucoup de pays), était un fardeau, une prison. Une vie et un corps que le patriarcat a voulus enfermer, bâillonner, faire taire. Entremêlant habilement l'intime dans l'Histoire, le système familial et le système patriarcal, le réalisateur réussit avec intelligence, finesse, à aborder la sororité, à questionner ce qui fait vraiment une famille (c'est-à-dire l'amour), la maternité. J'ai été littéralement embarquée et touchée en plein cœur par l'histoire de ces deux femmes. Que quiconque ne comprenne toujours pas que la colère des femmes est plus que légitime, et qu'elle ne doit jamais cesser d'être criée pour que cessent enfin la domination et les vies brisées de millions de femmes, alors je l'attends et je lui dirai de regarder ce film de toute urgence.