Nouveau film du duo Grand Corps Malade et Medhi Idir après Patients, La vie scolaire ne change pas la formule du précédent film et en reprend la structure dans un tout autre milieu. Et c'est bien l'un des éléments pouvant poser problème, car donnant une impression de redondance. Cela dit, cela ne pose pas réellement de soucis tant la formule est de toute évidence efficace.
Ainsi, le long-métrage nous immerge dans la vie scolaire d'un collège de la Seine Saint Denis, réputée être un département délicat. D’ailleurs, on nous manque pas de nous rappeler qu'en effet plus qu’ailleurs il faut batailler plus pour trouver sa place autant en tant que jeune que professeur. Bien que le film ne manque pas de nous rappeler la situation, il n'oublie pas de préciser que l'image du département est bien plus problématique quand il est traité par les médias (français et internationaux).
Les metteurs en scène décident avant tout de traiter de l'humain. Montrer qu'il existe une lueur d'espoir pour sortir la jeunesse de la misère. C'est en traitant le fond de manière réaliste et fantaisiste que La vie scolaire immerge dans son univers pourtant froid et gris. Y sont ainsi abordés les conditions de travail des professeurs, CPE et surveillants, les conditions de vie des élèves qui impactent sur leurs motivations ou encore et plus directement les limites parfois absurdes du système scolaire lui-même.
Difficile en réalité de démêler la part de réalité et de fiction du long métrage. Certaines situations pouvant paraître complètement ubuesque, on arrive à se demander si ce n'est pas un peu trop gros. Cependant, il n'est pas surprenant d'apprendre que toutes les situations ont leur part de vérité, légèrement fictionnées pour des évidences narratives, d'après les mots de Medhi Idir. Et quand bien même ces situations sont le fruit le l'imagination des auteurs (le Simpson Challenge par exemple), elles s’intègrent bien dans le propos du film offrant un subtile équilibre entre l'humour et le drame. Tout de même légèrement plus maladroit que dans Patients.
La vie scolaire c'est une galerie de personnages qui arrivent à tous exister au sein d'un même univers. Chacun est reconnaissable par un trait de caractère, une conviction, une manière de se comporter ou même d'irriter. Personne n'ennui, on voudrait passer plus de temps avec chacun d'ente eux pour écouter et comprendre ses motivations et ses limites. On aimerait les accompagner, les voir réussir et se relever, même ce professeur à bout de force. Les personnages réellement irritants n'existent pas dans ce film, seuls les abîmés font vivre cet environnement si singulier.
Encore une fois, le cinéma de Grand Corps Malade et de Medhi Idir frappe fort avec une distribution parfaite. Zita Hanrot, encadre une photo de classe faite de révélations et confirmations comme Antoine Reinartz, Soufiane Guerrab, Alban Ivanov et Liam Perron. De nombreux noms sont encore à saluer.
Le film n'est pas parfait, certains traitements manquent de fond et de subtilité dans leurs péripéties. Sans gêner le visionnage, il est cependant bon de rappeler que certains soucis subsistent malgré tout. Qu'à cela ne tienne, beaucoup de belles sorties françaises sont en cours ou arrivent au mois de septembre, mais La vie scolaire est l'une de celle qui parlera le plus au spectateur. Une sortie vivement recommandée en famille et entre ami(e)s.