“Dieu merci, je suis athée” répétait Buñuel. En se fondant sur le « Dictionnaire des hérésies » de l’Abbé Pluquet il réalise un film à sketchs (6). Par construction, la démarche hérésie contre dogme officiel est à la fois décousue et inintéressante pour ceux que le sujet théologique n’intéresse pas. Visuellement banal, le film est sauvé par quelques séquences amusantes et un casting dirigé de manière très précise, illuminé par Edith Scob et Delphine Seyrig. Seul le traitement de l’anathème qui commence habilement avec la douceur des petites filles, mais débouche sur la mort, offre en réaction à la haine un message de tolérance en creux parfaitement construit. De nos jours, cette tolérance a disparue, les revendications militantes agressives et antagonistes de toutes sortes ne cessant de progresser, rangeant quelque peu au placard “La voie Lacté” dont les préoccupations à sa sortie en 1969 semblaient hors sujet face à la fureur pas vraiment éteinte de mai 1968. Pas sur que l’intérêt se soit ravivé, sauf pour inconditionnels.