Imaginez un croisement entre Jim Henson et Frank Oz (les papas de « Dark Crystal » pour les plus jeunes) avec les Monty Python, saupoudré par une bonne dose d' « Alice au Pays des Merveilles ». Intrigant me direz-vous, et vous aurez raison. Et au vue de l'excitation qu'un tel mélange pouvait promettre, ce « Labyrinthe » peut apparaître très légèrement décevant. Pourtant, il serait très, très dommage de ne limiter le film qu'à ce petit sentiment de frustration tant le résultat regorge d'inventivité et d'ingéniosité à tous les étages. Rien de vraiment très neuf au fond dans l'intrigue principale, reprenant soigneusement des thèmes bien connus (la peur de la fin de l'enfance et le début de l'âge adulte pour ne citer que cela), c'est finalement le traitement que propose Jim Henson qui fascine. D'abord par la présence de toutes ces réjouissantes créatures semblant sortis tout droit du Muppet Show, mais également cet univers très bricolo mais en définitive bien plus séduisant que ceux de nombre de grosses productions Hollywoodiennes, car original, drôle, inquiétant parfois également. Sous un aspect au premier abord assez classique semble ainsi se cacher la vision d'un vrai auteur, d'un vrai cinéaste malheureusement disparu bien trop tôt, et qui savait comme bien peu faire appel à notre imagination et à notre sens du merveilleux, et ce souvent avec une réelle sensibilité, son identification à Jennifer Connelly apparaissant rapidement évidente. Alors après c'est vrai que quelques lourdeurs et une fin un peu « too much » viennent affadir l'ensemble, mais « Labyrinthe » reste une belle ode à l'enfance, à l'imaginaire, au rêve et au fantastique dont il serait dommage de se priver, David Bowie et son inimitable voix finissant le travail, un travail de qualité.