Minnelli est surtout du pour ses comédies musicales mais c'est aussi un maître du drame. Le titre est assez mystérieux. Cependant, lorsque Ann , lors de leur première rencontre, est avec Michael au bord de la mer, celui-ci lui déconseille fortement de se baigner du fait que des courants sous-marins (undercurrent) pourraient l'entraîner au large. Ces courants sous-marins évoquent à la fois le film qui démarre comme une comédie et dérive progressivement vers un drame, un thriller psychanalytique à la Hitchcock (on pense à Rebecca, à Soupçon, à L'ombre d'un doute), les courants sous-marins pouvant alors aussi évoquer l'inconscient et le retour du refoulé. La dimension psychanalytique du film est aussi accentuée par les rapports entre Ann et son père, comme si elle cherchait dans son futur mari à retrouver celui-ci. On notera l'importance du troisième mouvement de la Troisième symphonie de Brahms dans l'attirance d'Ann pour Michael, le morceau étant à la fois joué au piano par son père et par Michael. Dans la dernière scène, qui annonce le mariage futur, elle croit d'abord que c'est son père qui le joue au piano alors qu'il s'agit de Michael ! Enfin, les superbes jeux de lumière sont dus à Karl Freund, un des plus grands chefs opérateur allemands, qui a travaillé notamment avec Murnau. Pour les nancéiens, le film est disponible dans une bonne copie à la médiathèque de la manufacture.