Satire du genre des films d’action, Last Action casse le quatrième mur en présentant un film dans le film. L’histoire nous amène auprès de Danny, un adolescent qui reçoit en cadeau de la part de son ami projectionniste un billet magique qui le transporte dans l’univers de sa franchise de film d’action préféré, dont la vedette n’est autre qu’Arnold Shwarzenegger. Le contexte nous révèle que les protagonistes de ces films ignorent que leurs identités sont fictives. Ils vivent et évoluent dans des mondes parallèles, comme piégés dans leurs décors alternatifs.
Le film est une formidable occasion de parodier tous les clichés du cinéma, dans un humour efficace, parfois inégale. Le film fait également la part belle à l’action, avec des séquences dignes des plus grands films d’action. Les acteurs sont sympas, Arnold Schwarzenegger est toujours aussi satisfaisant dans le rôle du héros cliché, et le personnage ne manque jamais d’autodérision. Les méchants, campés par Charles Dance et un Tom Noonan plus effrayant que jamais, contribuent à l’efficacité du film. J’ai adoré voir Ian McKellen incarner la mort.
Pour ce qui est des défauts, je pointerais du doigt l’histoire un peu paresseuse, les décors quelconques, et certains dialogues qui manquent de saveurs, parfois mêmes d’intelligence. L’intensité dramatique aurait pu être plus puissante, la crise d’identité de Jack Slater aurait mérité un meilleur traitement. Enfin, plus on approche du dénouement, plus le film devient frustrant, en raison d’un contexte mal exploité. D’une certaine manière, la production ne va pas au bout des choses. J’aurais aimé une plus grande liberté créative. L’affrontement final se déroule dans un cinéma, alors pourquoi ne pas avoir projeter les personnages de films en film, de franchise en franchise ou même de genre en genre? Jack Slater se serait alors retrouver sur le toit d’un train lancé à toute vitesse dans un Western, puis aux commandes d’une navette spatiale dans un Space Opéra, et confronté à une horde de morts-vivants dans un film d’épouvante… bref, je trouve anormal que le public se retrouve dans une position de projection créative à ce moment-là du film, ce qui prouve bien qu’il y a eu un gros manque d’ambition et surtout d’imagination pour le dénouement de cette histoire. Par ailleurs, on aurait pu également s’attendre à ce que le film aille encore plus loin dans la mise en abyme, avec, par exemple, la prise de conscience qu’Austin O’Brien et Scharzy se trouvent eux aussi dans leur propre film intitulé Last Action Hero, en rencontrant les équipes de productions et en s’insurgeant du traitement qu'on réserve à leurs personnages (bon OK, je viens de voir She Hulk, ça se voit…).
Quoi qu’il en soit, il y a quand même un sentiment de retenue lorsqu’on regarde ce film qui ne va pas au bout des choses. Peut-être que les auteurs ne souhaitaient pas que les événements ne deviennent trop barrés, même si le contexte l’impliquait. Dommage. Pour ce qui est de la satisfaction, elle est tout de même là, grâce à un humour parodique efficace, et une action tout de même prenante. Toutefois, le film avait les armes pour devenir un chef d’œuvre et on ne peut que regretter le fait qu’il se cantonne à de modestes ambitions.