Pendant dix minutes j’étais aux anges.
Dix minutes durant lesquelles l’image m’a intrigué. Dix minutes durant lesquelles un propos s’est déroulé. Un récit de science-fiction assez vertigineux. Bien écrit.
Alors certes, la forme se voulait rêche – puisqu’en fin de compte tout le film ne s'est limité qu’à filmer des structures et des statues – mais au moins pendant dix minutes j’ai su trouver le dispositif efficace comme jamais.
L’imagination s’est mise à fonctionner pleine barre.
Je me suis mis à imaginer ces last men et leur vie sur Neptune. Je me suis laissé emporter.
...Enfin bon…
…Emporté pendant dix minutes donc.
Parce que, soit, quand bien même je veux bien entendre qu’il ne faut pas tomber dans les limites de la culture de l’immédiateté et du stimulus permanent, autant j’estime en contrepartie que filmer pendant 1h10 des pierres, au bout d’un moment, ça gave un peu.
C’est même très chiant parce qu’inévitablement le film finit par tourner en rond.
..Et le vrai souci avec ce First and Last Men, c'est qu'il tourne aussi en rond au niveau de son propos, car à force d’éplucher la vie de ces extra-terrestres le film finit également par lasser de ce point de vue là.
Alors ajoutons à ça une forme qui elle aussi peine à se renouveler – au point qu'on finisse par s’enquiller sur la deuxième partie des plans qu’on a déjà vus dans la première que forcément le format du long-métrage peut questionner légitimement.
A quoi bon dépasser les dix minutes ?
A quoi bon tenir une heure de plus ?
Pour dire quoi ? Pour montrer quoi ?
Pas grand-chose de nouveau au fond…
Alors certes, 1h10 c’est court pour un long-métrage, mais pour ce que film a à nous proposer, c’est tout de même désespérément long.
Trop long.
Et c’est dommage car l’expérience vaut le coup d’œil, assurément.
Mais dans le cinéma comme dans tout, le temps n’est jamais anodin…
…Et trop en abuser c’est vite déboucher sur un résultat vain.