Moi qui ne fait pas partie des fans d'Edgar Wright, j'étais enthousiaste à l'idée de découvrir son dernier opus : un thriller psychologique, situé dans l'univers du swinging London des sixties, avec la belle Anya Taylor-Joy... Autant d'arguments excitants!
Et de fait, "Last Night in Soho" est un film séduisant, très réussi sur le plan formel : mise en scène créative et ambitieuse, couleurs chatoyantes, décors superbes (le quartier de Soho dans les années 60), musique d'époque envoûtante, interprétation de premier plan...
Il faut dire que Wright peut s'appuyer sur un casting prestigieux, qui compte notamment la jeune Thomasin McKenzie, Matt Smith, ainsi que les vétérans Terence Stamp et Diana Rigg - dans son ultime rôle.
Et pourtant, je n'ai pas pris autant de plaisir que prévu devant ce film post-MeToo, qui surfe sur la vague féministe sans tomber dans l'écueil du militantisme outrancier.
En fait, après un premier tiers prometteur, j'ai fini par ressentir un certain ennui en milieu de péloche, lorsque le scénario se met à patiner, avec à mon goût trop de scènes d'épouvante, assez redondantes qui plus est. J'imagine que le noyau de fans teenagers du réalisateur aura apprécié le clin d'œil aux "zombies", mais perso j'ai un peu décroché...
Durant ce léger ventre mou, la bande originale pop-rock 60's se révèle un brin assommante ; Wright aurait sans doute pu doser son illustration musicale avec davantage de subtilité.
Mon intérêt s'est réveillé dans la dernière demi-heure, même si certains ont regretté son caractère lourdement explicatif.
A l'heure du bilan, l'expérience reste assez largement positive : "Last Night in Soho" constitue un divertissement de haute volée, mené par un duo de comédiennes aussi ravissantes que complémentaires. Mais si le film n'est pas dénué de fond, il subsiste néanmoins une forme de "vide" parfois, que je ressens fréquemment face au cinéma d'Edgar Wright.