Nikita Mikhalkov livre ici un mélo flamboyant qui trouve sa voie dans un début très intrigant. Pendant la première heure, il nous livre un film où l’on navigue quelque part entre la prestance des écrits romantiques russes et l’humour souvent très débridé des Marx Brothers. Cela va permettre à une intrigue très élaborée de se mettre en place, les gestes laissant la place aux sentiments, la déconnade faisant un pas de côté pour laisser le drame s’installer.
Julia Ormond campe à merveille Jane, cette aventurière qui est là dans l’unique but d’intriguer moyennant finance pour aider un inventeur fou, McKraken (Richard Harris), à trouver de l’argent pour sa création, le fameux barbier du film, une machine outil qui débite le bois à vitesse grand V. Au cours du séjour, elle va rencontrer celui qui doit lui permettre d’obtenir ces crédits, le général Radlov (épatant Alexeï Petrenko), qui dirige les finances de la création de cet empire russe de fin 19éme siècle, et également l’école des cadets militaires.
Elle va rencontrer fortuitement un de ces cadets, le nommé André Tolstoï (Oleg Menchikov), et petit à petit en tomber amoureux. Elle va ainsi pour la première fois de sa vie se livrer sans mensonge à quelqu’un.
La réalisation souvent classique mais jamais ennuyeuse de Mikhalkov permet de voir les 3 heures défiler très rapidement. Certaines choses sont plutôt prévisibles dans le récit, mais cela n’est jamais gnangnan, car il accompagne ses personnages des moments les plus gais jusqu’aux plus tristes sans jamais chercher à forcer les choses.