Avec une affiche 90% américaine, je me suis dit que ça me ferait du bien de voir un bon petit film bien de chez nous. Et bien à ce niveau-là, il n'y a pas à dire, c'est du cinéma français ! Et français j'entends évidemment petits films bobo parisien en immersion dans des microcosmes dit "élitistes", à croire que ces films sont au final des mises en abîmes de l'état de notre cinéma national et de son cercle fermé dont fait partie la fille Lopes Curval... Mais c'est ma faute, rien qu'au synopsis je savais que le discours ne me plairait pas. On est dans le Rohmer du pauvre, je dirais même le Rohmer de l'inculte; tout est tellement mièvre, tellement naïf et cliché, dans un background proche de la France d'il y a 50 ans (peut-être...). Et pour la subtilité -ce que le cinéma français sait encore faire de mieux- on repassera : pour montrer le cercle culturel on met un perso qui cite Kafka, une scène de logorrhée-cacahuète sur l'art et on met tout ça en contraste avec une famille de HLM bercée par Jean-Luc Reichman qui cherche un dédommagement pour s'être fait viré y a 10 ans.C'est assez horrible car tout le long du film, on pense à des films auxquels ce "Le Beau Monde" ressemble ou plutôt s'inspire (Conte d'Hiver, La Délicatesse,...) et donc le gouffre qui les sépare de cette nouvelle invitée dans le cercle des réalisateurs douteux. Ana Girardot tatonne encore un peu en surjouant certaines scènes à la limite de l'amateurisme et sa petite tête n'y change rien; Bastien Bouillon quand à lui a été pour moi une vraie révélation. Etonnament cependant, je ne suis pas sorti avant la fin et n'ai pas l'impression d'avoir complètement perdu mon temps, ça m'a permis d'affiner mon point de vue sur le cinéma français et ses travers actuels.
TomP
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le 28 oct. 2014

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TomP

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