À la suite de la mort de sa mère, Mark part vivre chez son oncle et sa tante pendant quelques jours en attendant que son père finalise une opération financière censée les mettre à l’abri du besoin pendant le reste de leur vie (oui, c’est ce genre de parents...) Là, Mark va faire la connaissance de ses cousins Connie (une brave petite) et son grand frère Henry, qui a son âge. Le garçon, d’abord sympathique, va vite montrer un aspect de sa personnalité franchement inquiétant. Mark apprendra alors les sombres secrets de cette famille, dont la noyade pas si accidentelle du petit frère de Henry, alors qu’il n’était qu’un nourrisson...
Il y a pas mal de psychopathes intelligents et subtils à Hollywood, mais peu de gamins psychopathes – un bon sujet de film, donc. Cependant, mieux vaut éviter les faux espoirs avec Le bon fils tant il est est terne. L’approche est très scolaire (le malade mental d’abord gentil, qui se dévoile peu à peu, en tuant un animal puis en passant aux humains), la réalisation, sans être désastreuse, est plate et ennuyeuse. On ne sait en outre pas trop quel message voulait faire passer le réalisateur, avec cette psy qui croit toujours qu’il y a une « cause » aux évènements, alors que le film nous montre bien un Henry complètement givré sans aucune raison apparente. La scène finale (et absurde) où la mère retient les deux gosses suspendus dans le vide en lâchant son fils pour avoir la force de sauver Mark, qui la considère comme une sorte de réincarnation de sa maman, laisse également songeur... À y réfléchir, c’est en fait encore plus inquiétant que le petit Henry psychopathe.
Histoires œdipiennes ? Peut-être. En tous cas, ce sujet au demeurant intéressant aurait mérité bien plus qu’une réalisation digne d’un téléfilm M6 et qu’un sous-entendu freudien simpliste.
Elijah Wood et Macaulay Culkin, les jeunes interprètes des personnages principaux, sont franchement les meilleurs atouts du film. Pour tout dire, ils sont ce qui rend le film regardable. Culkin campe un jeune psychopathe assez crédible (sans délit de faciès, il faut dire qu’il a un peu la trogne de l’emploi) et la fougue naturelle d’Elijah Wood passe bien avec son personnage de petit dur à cuire pas prêt à se laisser intimider par ce Jason Voorhees en culottes courtes.
Malgré cela, l’ensemble n’est pas convaincant. Selon le romancier Ian McEwan, contacté par les producteurs pour faire au départ une adaptation de son roman, l’idée était de réaliser « un film petit budget de grande classe ». Pour le petit budget, ça se ressent ; pour la grande classe, beaucoup moins... Reste que le film dure une heure et demie. Le réalisateur a au moins eu la politesse de nous épargner des longueurs inutiles.