Le dernier sera le boss
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Orchestré comme un immense jeu de massacre où tout le monde flingue tout le monde, Il Boss, un titre court du genre je vais te montrer qui est qui, est un poliziottesco totalement anarchisant où le réalisateur de Milano Calibre 9 règle ses comptes avec les notions d'honneur et de sens du devoir dans le milieu des gangsters. Loin des grandes frasques lyriques du Parrain de Coppola, il dépeint un univers fait de traîtrise, d'appât du gain et de déviances. Les maffiosis de Di Leo n'ont ni sens des valeurs, ni démarches chevaleresques, ils sont individualistes et fourbes
.
Le mono-expressif Henry Silva, qui néanmoins possède une vraie gueule, massacre sans états d'âmes dans un monde de brutes sans vergogne où tout le monde se débat allégrement dans un but de suprématie. Les flics avec notamment le commissaire Torri, interprété par Gianni Garko, un acteur incontournable du cinéma de genre à l'italienne, que l'on entrevoit dans un premier temps comme un homme de principe tendant à faire régner l'ordre, mais qui au final s'avère plus bandit que ceux qu'il prétend combattre, les politiciens qui débattent comme des chefs de clan et fricotent avec le milieu, et même l'église, tout le monde en prend pour son grade dans cet anéantissement en bonne et due forme du genre et de ses codes.
D'une réalisation faite de scènes de dialogues grandiloquents et de scènes de fusillade ne faisant pas dans la dentelle, le tueur solitaire dessoude avec tout ce qui lui passe par la main, et il ne fait pas dans la finesse, faut le voir attaquer un groupe de maffieux au lance-grenade, Fernando Di Leo réussit une sorte de mixe entre ruptures de tons et dissonances tonitruantes sous une musique
désaccordée signé Luis Bacalov.
Assez sobre dans sa mise en scène, même s'il use souvent du zoom, ce qui est purement l'apanage des cinéastes italiens, et pas des moindres , ce Il Boss est avant tout un gros bras d'honneur aux clichés du bandit d'honneur par un cinéaste en colère qui envoie tout valdinguer dans un joyeux ballet de mort.
Créée
le 26 janv. 2017
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