Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu de film de cape et d'épée. Ça m'avait manqué, mais celui-ci remplira le manque pour très longtemps. Ventrebleu, que c'est daté ! On a la chance de voir Bourvil pousser la chansonnette bien que le genre ne s'y prête pas, mais son rôle de benêt est parfois gênant. On a l'impression que les films de la trempe s'adressaient déjà aux vieux à l'époque – même si je comprends bien qu'on puisse les aimer indifféremment de la génération. Le scénario est découpé au fil à beurre entre sa partie « Jean Marais se bat », sa partie « Bourvil amuse la galerie » et le reste en parts par trop égales entre la politique de la cour et la romance.
Insupportable pour moi, même si je me dois d'admirer la performance athlétique à couper le souffle de Jean Marais, qui prend part à des cascades impressionnantes, des combats énergiques et bien réglés, et qui pratique l'ascension à mains nues et sans trucage d'un château, plus fort que Zorro dont il arbore le masque quelques instants... Tout ça quand il ne doit pas céder sa posture de « meilleur acteur », tout subjectivement et par la cause de sa diction guindée par une expérience trop coincée, au jeune Christian Fourcade dont les lignes sortent avec juste le naturel nécessaire pour être attendrissant sans irriter.
Quantième Art