Terence Fisher, Christophe Lee, Peter Cushing, Dracula et tout ça dans le même générique ? Diantre, mais ça ne peut être mauvais !
L’histoire est celle du comte Dracula ou plutôt celle du bibliothécaire qui va dans les Carpates. À moins que ce soit l’histoire de l’épouse de ce dernier. Voire celle du Dr Van Helsing, chasseur de vampire. Bref, c’est une adaptation assez libre du Dracula de Bram Stocker. Oui, une de plus.
Il ne faut pas prendre cette dernière phrase comme une expression de lassitude. Quand une histoire est bonne, on peut l’exploiter, la triturer, l’interpréter, la faire vivre de multiples manières sans altérer la force du récit original. Il en va ainsi de cette adaptation très anglaise. L’ambiance gothique de studio sent bon le brouillard anglais et nos personnages expriment l’effroi et la détermination avec classe. On appréciera à ce titre la prestation de Peter Cushing, comme toujours. Dans le rôle du comte, si Christopher Lee a su marquer les esprits, il n’est pas, à mon sens le meilleur interprète du personnage. C’est un poil trop théâtral et ne laisse pas assez de place au bizarre, au « weird », au « freak ». Il manque la présence de la bête. Mais on reconnaîtra que le film exploite ou met en lumière tous ces éléments qui deviendront des marqueurs classiques, voire des poncifs. La musique, d’époque, fait la part belle au drame et au suspens. C’est juste. La mise en scène est dynamique et on ne s’ennuie jamais alors même qu’on connaît forcément l’histoire. Le technicolor est très beau et renforce l’aspect cosy des intérieurs de la bourgeoisie anglaise.
En bref, probablement pas la meilleure adaptation mais elle définit une partie du cahier des charges du Dracula moderne. L’action est bien rythmée et sait ménager les enjeux. Un bon divertissement et un bout d’Histoire.
>>> La scène qu’on retiendra ? Les mises à mort à coups de pieux. Assez explicites pour l’époque et surtout bien lugubres !