Pourquoi est-ce que le Cercle Rouge est mon film préféré ?
Pour moi, il est d'abord ce que Melville, réalisateur de légende, a fait de mieux. Il y mêle les thèmes et imaginaires qui ont fait ont fait à la fois le génie et le succès du Samouraï, du Deuxième Souffle (grand film sous estimé) et de l'Armée des Ombres. Mais il est surtout pour moi, la quintessence de ce qui est mon genre préféré, le polar français. Qu'il soit humoristique (Les Tontons Flingueurs) ou au comble du sérieux (Symphonie pour un Massacre), ces films ont une valeur à la fois patrimoniale et sentimentales pour moi, car ils ont été la porte d'entrée de ma cinéphilie.
Le Cercle Rouge réunit 4 légendes du cinéma. Volonte (fascinant dans la scène d'évasion en ouverture), Delon (résurgence de son Samouraï melvillien), Montand (et ses cauchemers arachnides) et Bourvil (fascinant en flic froid vivant seul avec ses chats). Entre les trois antagonistes, une tension permanentes. Le policier Bourvil, lui est inquiétant au possible. Impossible de me décider pour lesquels mon coeur bat le plus.
Et ce silence ! Implacable dans ses scènes de cambriolage. Ce vide dans ces scènes qui la précède. La neige, la boue, le froid, la poussière. Tout est austère, mais tout est si beau ! C'est par ce miracle, faire surgir du vide et de l'austère la beauté et le suspense que le génie de Melville surgit.
Et sa fin, nihiliste au possible me conquit également. Car les légendes, aussi puissantes soient-elles sont toujours mortelles. Et car, dans une certaines mesures, nous sommes tous coupables : tous coupables d'idéaliser ces gangsters froids et sans coeur.