Ma découverte des classiques du cinéma français se poursuit avec Le Cercle Rouge de Jean-Pierre Melville, que j'ai mis bien longtemps a regarder mais dont je ne regrette pas un instant le visionnage.
Sur le plan technique tout d'abord, le film est quasiment irréprochable. Chaque plan est réfléchi et visuellement plaisant, et Melville fait régner sur son long métrage une teinte froide et une atmosphère angoissante. On pardonnera quelques effets de montage datés (notamment lors de la scène où Jansen confectionne ses balles, accélérée maladroitement par des coupes latérales a la Star Wars). Le casting est également réussi, mention spéciale à Yves Montand qui interprète le personnage de Jansen, le plus intéressant du film (car le seul avec un semblant d'histoire au final). Je suis un peu moins convaincu par la performance de Bourvil, qui semble parfois un peu trop réciter ses lignes. On ne peut parler de la mise en scène sans mentionner la scène du braquage de la bijouterie, 30 minutes de tension qui ont donné au Cercle Rouge sa réputation de grand classique du film policier.
Sur le fond, si le scénario est standard, le rythme lent et les nombreuses allusions au destin et a la fatalité donnent au récit l'apparence d'une tragédie policière, la chance des trois criminels semblant se réduire au fur et à mesure de leur aventure. Ce dernier aspect est probablement ce que j'ai le plus apprécié durant ce visionnage, il y a au final presque du Shakespearien dans ce qui semble être un banal film de braquage.
Le Cercle Rouge m'a laissé une grosse impression, comme je crois jamais un film français ne l'avait fait auparavant. Par celui-ci, Melville influencera plusieurs générations de réalisateurs, de Scorsese a Tarantino notamment. Une réputation méritée.