Le monde de l'animation permet de conter de belles histoires et de se laisser happer par un univers enchanteur. En 2009, un nouveau venu sur la scène de l'animation fait son apparition, en la personne de Tomm Moore. Malheureusement, son premier film Brendan et le Secret de Kells ne remporte pas un énorme succès auprès du public et il faudra attendre sa nomination aux oscars pour que le bouche-à-oreille fonctionne et que la notoriété de Tomm Moore fasse un bon en avant. Le monsieur nous revient donc après 5 ans d'absence avec son nouveau film : Le chant de la Mer. Autant le dire de suite, Tomm Moore continue d'accentuer sa maîtrise de l'animation et nous livre une fable merveilleuse, s'inspirant du folklore de son pays : l'Irlande.
Duckface
Le chant de la mer nous narre l'histoire des selkies. Mais kezako ? Une selkie ? C'est pas le nouveau mouvement à la mode qui consiste à se prendre en photo dans toutes les situations improbables ? Pas du tout...
Blague mise à part, il s'agit d'une légende celte sur de jolies jeunes femmes (à l'instar des sirènes) qui, en revêtant une peau de phoques, se changent en cet animal marin et nagent avec eux. La légende précise que durant les nuits de pleines lunes, la selkie remonterait à la surface, retirerait son habit et danserait sur les rivages.
Pour pousser l'explication encore plus loin, si un humain vient à trouver le vêtement magique de cette selkie, il est capable de l'asservir et tisser un lien avec elle.
L'histoire commence donc dans un phare où Bronagh (mère de Ben) raconte de nombreuses légendes celtes à son fils. Malheureusement, un soir, Bronagh disparaît, emportant avec elle l'enfant qu'elle va mettre au monde.
Fondu noir, ellipse temporelle et nous retrouvons Ben, affublé d'un rôle de grand frère qu'il n'accepte pas accompagné de son chien et de sa petite soeur muette (Maïna). Après la découverte des pouvoirs magiques de Maïna, ils seront envoyés par leur père (Brendan Gleeson en VO) chez leur grand-mère. Un voyage initiatique pour retrouver la route jusque chez eux s'engage alors... Que dire de plus sans trop entrer dans les détails. On se laisse très facilement emporter par cette histoire qui prend ses inspirations dans de nombreux endroits, y compris du côté du Studio Ghibli et notamment Mon Voisin Totoro. C'est beau, c'est onirique et parfaitement adapté à tous les publics.
Un Hayao Miyasaki Occiendental
Du côté de l'animation, on frise la perfection. Entre des plans tout en aquarelle, des personnages tout en rondeur et parfaitement adapté à cette histoire, des décors d'une beauté sans pareil, on a réellement entre les mains une pure merveille. On retrouve de nombreuses références au folklore irlandais avec, notamment, les lignes en ogham que l'on trouve un peu partout sur les ruines irlandaises. Bref, le film emprunte de nombreux codes afin d'appuyer son univers et il le fait avec brio.
Tient, mais je ne suis pas bretonne moi ?
La bande originale du film est une pure merveille pour les oreilles. On retrouve (à regret diront certains) Nolwenn Leroy qui, en plus de prêter sa voix à Bronagh, signe de nombreuses chansons du film. Ces chants, d'inspiration bretonne, permettent d'encrer encore plus l'univers onirique de ce chef-d'oeuvre.
La poésie d'un grand maître
Pour conclure, ce chant de la mer est une expérience ahurissante qui émerveillera petits et grands avec son univers merveilleux et fantastiques qui en mettra pleins les yeux. Un film a voir, permettant de rêver et de retrouver pendant 1h30 son âme d'enfant. Fermez les yeux et laissez-vous emporter par ce chant de la mer !