Deuxième volet de la trilogie animalière de Dario Argento (les autres étant évidemment L'Oiseau au plumage de cristal et Quatre mouches de velours gris !) qui passe pour être le plus faible du lot. Pour moi, bizarrement, c'est le meilleur ou, devrais-je plutôt dire, le moins mauvais.
Point de vue distribution, ça dépasse largement pour moi les deux autres. Le solide et charismatique Karl Malden assure en vieil aveugle qui, affublé d'une nièce orpheline, forme un duo attachant avec cette dernière. Du côté du beau gosse, même si on peut le considérer comme un sous-Charlton Heston, par son physique assez similaire avec celui de l'acteur de Ben Hur, James Franciscus a quand même beaucoup plus de prestance qu'un Tony Musante avec son Oiseau ou Michael Brandon avec ses Mouches.
Autrement, il y a Catherine Spaak, mais son personnage ne sert strictement à rien. Il n'est pas du tout bien incorporé dans l'intrigue. En fait, elle est juste là pour montrer ses nichons (ce qui doit être suffisant comme prétexte à sa présence dans l'ensemble pour certains, je n'en doute pas un seul instant !), pour que le cahier des charges des caractéristiques du giallo soit rempli en ayant une jolie fille là-dedans.
Et il y a le tueur sanguinaire qui a l'air de savoir tout ce qui pourrait lui faire du tort à la seconde (non, mais il doit avoir la CIA, le MI6 et le KGB à disposition pour être aussi bien informé !), que j'ai eu presque envie d'en rire. Les meurtres ne sont pas particulièrement mémorables, disons que je n'ai pas angoissé à mort quand j'ai su, à chaque fois, que cela allait arriver.
Ah oui, par pitié, futures victimes de tueur en série au cinéma, quand vous avez des infos (genre : l'identité du meurtrier !), balancez-les immédiatement au téléphone avant d'être inévitablement zigouillées. J'en ai un peu marre de ce poncif scénaristique et de crier intérieurement "Mais bordel, crache tout de suite ce que tu as à dire, crétin... ou crétine !".
Pour ce qui est de la révélation finale, même si elle donne une scène d'affrontement particulièrement intense dans sa réalisation (ce qui ne faut pas manquer de souligner !), l'identité de l'assassin et ses motifs pourris m'ont laissé indifférent.
Il reste tout de même quelques fulgurances brillantes, à l'instar de l'intensité, déjà évoquée, de la confrontation finale ou encore la séquence nocturne dans le caveau, sinistre à souhait, à faire froid dans le dos.
Bref, c'est révélateur de ce qu'est Dario Argento, c'est-à-dire un très bon metteur en scène, sachant être créatif, mais un médiocre scénariste.
Bon, globalement le chat est au-dessus de l'oiseau qui est au-dessus des mouches. Intéressant de voir que pour moi, en termes de qualité, cette trilogie peu exceptionnelle respecte la chaîne alimentaire. OK, je sors...