Malheureusement vu un jour où j'étais manifestement encore plus fatigué que je ne le pensais, j'ai toutefois pris un certain plaisir à suivre les nouvelles aventures du Chat Potté, n'ayant rien perdu de son charisme après onze années loin des salles obscures. On voit ce qu'on s'attend à voir, mais ici au bon sens du terme : du rythme, de l'action, des gentils, des méchants, avec un soupçon de complexité chez certains personnages, nous évitant un simplisme trop important. Sûr de leurs compétences, Joel Crawford et Januel P. Mercado prennent la suite des opérations avec succès, l'animation aussi fluide que chatoyante s'accordant parfaitement avec le rythme du récit, aventure plutôt classique dans ses enjeux et sa logique de course-poursuite, réhaussée par une explosion de couleurs, de décors et de nouveaux venus souvent réussis, que ce soit le grand méchant Big Jack Horner, Boucle d'Or ou Perrito, clairement l'une des attractions de ce second volet.
Maintenant, cela manque clairement de fond. Il y a bien quelques petites réflexions sur la solitude, la mort, mais elles sont vraiment noyées dans cette logique (légitime) de pur divertissement ne voulant surtout pas se prendre trop la tête : en ce sens, mission amplement réussie. On s'implique du coup un peu moins dans le récit, le sort des personnages, la « morale » du conte étant presque écrite à l'avance. Maintenant, moi qui me plais souvent de ne pas trouver mon compte lorsque je me rends dans les salles obscures, ici, c'est clairement le cas. Rien que pour ça, le plaisir des yeux et le plaisir tout court, je ne regrette nullement le déplacement, même si je m'engage à le revoir un jour où ma fatigue sera nettement moins avancée.