Un film splendide ayant quelques maladresses scénaristiques

Je crois n’avoir jamais écrit une critique aussi longue, mais « Le Château ambulant » vaut la peine qu’on se penche sur son cas. Avant tout chose, il est important de rappeler qu’il s’agit encore d’un chef d’œuvre de Miyazaki, et ne croyez pas que cela me déplaise, cet homme est un vrai génie du cinéma. Premièrement, le film est magnifique visuellement, notamment l’animation splendide du château ambulant en question. Les décors sont somptueux. La bande-son est parfaite. Les personnages sont originaux et très attachants. L’histoire, en revanche, affiche quelques lacunes (voilà pourquoi je n’attribue pas la note maximale). Dans l’ensemble, elle reste lisible, et vraiment agréable, mais vers le milieu du film tout semble se bousculer et se précipiter. Les choses ne sont plus ce qu’elles semblaient être, et les thématiques sont mises à mal par une multitude de petites maladresses scénaristique comme visuelle. À ce stade, il me faut vous donner quelques exemples. Bien sûr, Sofi est une jeune femme, qui devient une vieille dame suite à un sortilège qu'on lui à lancé (je ne vous spoilerais pas en vous disant cela, puisque cet événement est raconté dès le début du film). Cela, je l'ai bien compris, mais on se demande pourquoi elle change constamment d’apparence sur la seconde moitié du film. Parfois, elle semble moins vieille d’un plan à l’autre, et cela n’est jamais vraiment justifié. Même reproche pour Hauru, qui change souvent lui aussi d’apparence: lorsqu’il se change en oiseau, on a l’impression qu’il s’agit jamais du même. Parfois il a des plumes sur le visage, parfois non. Parfois il a une patte, et après il n’en a plus. C’est un peu déstabilisant. J’ai bien compris que le changement, sur le plan personnel comme physique, était l’une des thématiques du film, et que cela concernait tous les personnages, mais l’interprétation visuelle manque de subtilité. On pourrait presque penser que les animateurs ne se mettaient pas forcément d’accord sur l’apparence des personnages d’une séquence à l’autre. Un autre bémol concerne la fin elle-même, trop vite expédié, en comparaison avec le traitement du reste de l’histoire, mais surtout la confusion qui s’installe dans la dernière demi-heure, faute à de trop nombreuses questions qui restent sans réponses. En conclusion, la première heure du film est juste sublime, et parfaite dans son déroulement, la seconde est beaucoup moins bien maitrisée. Cela justifierait des mauvaises notes, mais moi je ne peux pas m’y résoudre, car le rythme est prenant, l’animation parfaitement maitrisée du début à la fin, et surtout, malgré quelques maladresses évidentes, le film invite à la magie, et aux rêves, et c’est tout ce que je demande à un film d’animation, en ce qui me concerne. J’adore ce film, malgré ses défauts scénaristiques et d’interprétations.

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