J’ai le sentiment que Miyazaki était à son top dans les années quatre-vingts, parce que si l’animation reste assez identique, elle semble être plus propre, il manque quelque chose de charmant, d’un peu granuleux peut-être qu’il y avait vingt ans avant.
« Le château ambulant » marque toute fois par ses décors très variés, magnifiques, ses quelques personnages atypiques, nous offrant des scènes burlesques, une héroïne ayant du caractère : à peu près tout ce que j'aime chez Miyazaki, ajoutant à cela la magie au cœur de l'histoire : offrant des retournements de situations surprenantes.
Sauf que la magie, ça va bien mais j’ai trouvé usant les sorts à répétition et qui plus est, les rebondissements deviennent vraiment n’importe quoi et c’est assez incohérent, le final est certes très beau mais vite expédié et assez simpliste.
Miyazaki déteste la guerre : on le sait, mais « Le château ambulant » est sans doute son film le plus explicite et réaliste en décrivant une guerre contemporaine (le film semble se dérouler il y a une centaine d’années au vu des véhicules et costumes) : avec avions et missiles qui détruisent les villages. Hauru : le magicien, d’une certaine manière est un soldat puisqu’il se sert de ses pouvoirs pour tenter de freiner ou stopper les attaques.
Ce que réussit aussi le réalisateur, c’est l’évolution entre les personnages (bien que le sommet en la matière reste « Le château dans le ciel »), des dialogues bien sentis, des bons jeux de mots et puis la version française n’est pas immonde : Laura Préjean double Sophie jeune, très bien quoi qu’en modifiant sa voix, de même Fréderique Cantrel doublant Sophie âgée. Remi Bichet est impeccable sur Hauru.
Quand à Joe Hisaishi, il signe une partition qui n’est pas vraiment mémorable, je trouve, avec certains airs qui semblent familiers de précédents Miyazaki.