Les Miyazaki, ou comment se reveiller d'un rêve illustré
Je suis ressortie du film avec un mal de crâne... J'avais l'impression de ressortir d'un rêve qui m'a laissée perplexe et désorientée.
Attention, quelques spoilers.
J'ai retrouvé, dans ce film, les mêmes mécanismes que dans Chihiro. C'est à dire que, les scènes s'enchainent souvent comme des vagues qui n'ont ni queue ni tête. Je ne critique pas ici le montage, ni autre. C'est un effet que j'admire dans les films de Miyazaki.
Cependant, par exemple (Et Attention SPOILERS), lorsque Sophie ouvre la porte "noire", pour se retrouver dans le passé, il y a eu en quelques secondes, des passages importants et absolument pas liés. Résultat, pendant une bonne partie du film, mon cerveau a fait "WTF, POURQUOI ? D: MAIS, KWAAAAAAAAAA...? ". Inutile de vous faire un tableau, vous êtes passés par là.
Finalement, je n'ai pas compris la moitié des choses, du moins, au fond de moi j'avais une vague impression de comprendre, je sais ce qu'il se passe, je sais qui est qui, je sais où ils sont et où ils vont. Mais je ne comprend pas POURQUOI, et je ne vois pas COMMENT.
Et d'ailleurs, POURQUOI ELLE PARLE NORMALEMENT A UN ÉPOUVANTAIL ? D:J'ai fait une fixation dessus tout le film.
Je ne sais pas si je ne suis pas assez détachée, ou trop terre à terre, voire maniaque sur certains détails auxquels il ne FAUT PAS prêter attention dans un Miyazaki au risque de devenir fou, mais VOILA. Je le fais, je suis comme ça, et il y a des choses qui ne sont pas expliquées, qui ne sont pas compréhensibles, et qui te font tourner la tête.
J'ai l'impression de ressortir d'une épreuve de BAC. ;___;
Ça c'est les points "négatifs", mais, qui font le charme du film (oui, c'est logique).
Je passe pour une rabats-joie, mais là n'est que l'écriture directe d'un visionnage encore frais (moins de 20 min), et donc, j'ai encore mal au crâne. MAIS. Ce film est d'une beauté ! Il est poétique, magnifique, et c'est ici son deuxième charme (le principal, même si j'en parle en second).
Je ne développerai pas tant que cela, car d'autres l'ont fait avant moi, mais il respire d'une moralité déguisée en conte pour enfant, se servant de plusieurs références elles aussi magnifiques.
Je n'irai pas le qualifier de "chef-d’œuvre" car, j'ai plus l'impression qu'on l'aime parce que "c'est Miyazaki qui l'a fait", mais c'est un bon et agréable film, qui nous transporte sans poser de questions, dans un monde qu'on ne peut que subir.
Car oui, l'immersion est toujours brutale, car on passe d'un univers plutôt normal (la femme dans son atelier de chapeau), et tout d'un coup, en très peu de temps (10 min du générique de début à la transformation), la césure avec le réel et l'imaginaire.
Le temps de préparation est très court, se rapprochant de Chihiro, s'écartant de Arriety. Il te donne un coup de pied aux fesses : "ALLEZ, tu crois être dans le monde imaginaire, mais tu n'as juste rien compris ô combien le temps passe vite, ô combien la vie est dure, ô combien le MONDE réel est dur avec toi et ne t'attendra pas pour coudre ton chapeau troué. ALLEZ ! Bienvenue dans la société de l'action ! " (bon j'exagère, il est tard → mais avouez qu'à partir d'un moment, si on décroche, on comprend plus rien).
EN RÉSUMÉ.
Mon esprit surchauffe encore : ce film est réussi.