Kurosawa reprend le Macbeth de Shakespeare transposant l’histoire dans le japon médiéval. Ce n’est pas une adaptation stricto sensu comme Orson Welles l’avait fait 7 ans plus tot. Kurosawa n’a repris aucun dialogue de shakespeare et s’est permis de développer des axes à peine traitrer dans la pièce.
L’intéret du Chateau de l’araignée réside dans la non fidélité de l’oeuvre originelle mais aussi dans l’intégration du théatre ancestral de Nô. Cette forme théatrale use de peu de mouvement. En cela la mise en scene de Kurosawa utilise beaucoup de plan fixe, des décors épurés et des costumes typiques du Nô.
L’actrice Isu Yamada jouant la femme de washizu symbolise tres bien le Nô. Ses gestes sont lents, son visage arbore la plupart du temps l’inexpressivité, et étrangement face au charismatique Toshiro Mifune (Washizu) elle lui vole la vedette. Par ailleurs l’interprétation de Mifune s’approcherait plus du kabuki, une forme dérivée du Nô qui est plus dans l’énergie. Les deux personnages usent de chaque style en fonction de leur comportement (mifune est dans l’action et yamada dans la parole et le complot).
Une ambiance inquiétante ressort du film grace au brouillard omniprésent, à la forêt, et des phénomènes étranges du à l’esprit. Le décor est presque un personnage à part entiere tant il parait vivant.
Kurosawa a créée une oeuvre passionnante donnant au coté theatral une vision plus cinégénique. Même si on connait l’histoire de macbeth (au moins dans les grandes lignes) on se surprend à toujours être assidu grace aux choix radicaux de kurosawa, des plans mémorables et certaines réinterprétations de la pièce.
Un chef d’oeuvre de plus /20