Le Cheval de Turin par HammerKlavier
Le cinéma de Bela Tarr est singulier et est l'oeuvre de quelqu'un qui ne cherche pas a séduire, à rentabilisé ou à donner une leçon. Chose assez rares en ce monde. C'est ainsi un cinéma de l'intérieur, vision personnel et en lumière d'une partie de l'oeuvre de l'écrivain hongrois Kraznahorkai. Leur sentiments sur l'observation de la vie coïncide, mais les formes sont différentes, et le cheval de turin pousse la forme cinématographique tres loin, au delà même de Satantango, et c'est pas peu dire !
Le cheval de turin est ce cheval au cou duquel s'est jeté Nietchze, le philosophe qui pleura peut etre la brutalité avec laquelle le coché frappait la bête. Aprés un monologue en voie off sur fond noir expliquant cette anecdote, le film démarre et s'ouvre sur un des plus beau plan qu'il m'ai été donnée de voir. En contre plongée le cheval apparait, puis la caméra, mouvante, nous dresse son portrait : Le cheval, les corde et le harnais, sa peau fatiguée, la charette de bois qu'il tire a contre vent. Puis le cocher sur la charette, courbé sous la poussière, dans ses large habit de toiles, qui bien que lourd, volent au vent. Derrière ces êtres et objet, le ciel gris et opaque, lisse comme un couvercle. Puis la caméra s'éloigne, semble prendre un chemin de traverse et nous comprenons. Le cocher, le cheval, la charette et ses roues en contact avec le chemin poussiéreux, et les arbres qui défilent a mesure qu'ils avancent. Le cocher et le cheval incrusté dans le monde. Un monde qui vascille. Par la faute a qui ? Pourquoi ? Un personnage nous livrera plus tard dans le film, sa vérité. Ce personnage se nomme surement Korim (cf le livre : la venue d'isaie) et tel un prophète, il annonce ce qui arrive. Le monde est asséché par un vent de poussière aride, le vent de ceux qui pensent que le bien et le mal n'existent pas, que le beau et le laid n'existent pas, que la noblesse, la beauté ou l'excellence n'existent pas. Et ainsi, parqu'ils ont gagné, le monde s'éteind, et l'eau n'est plus au fond du puits et la lumière qui fut s'échappe même des braises ardente qui rougeoyèrent dans le noir. Le cocher et sa fille avec leur quotidien simple (et représenté dans le film avec une puissance telle que chaque mouvement semble soutenir l'ordre du monde) mais qui fut néanmoins leur vie, se retrouve engloutit dans la pénombre et la sécheresse. Et le cheval dans son écurie, refuse désormais de se nourir.
Il n'y a plus de bien et de mal, plus de beau et de laid, et donc le monde disparait. C'est la victoire totale de ceux qui ne distingue plus le noble, le beau et l'excellence. S'émouvoir du sort d'un cheval (ou de tout autre chose d'ailleurs) n'a plus aucun sens.