Après l'eau dans Ondine, Christian Petzold s'intéresse à un nouvel élément: le feu. Leon et Felix, deux amis s'installent dans une maison au bord de la Baltique appartenant à la mère de Felix afin de travailler et passer du bon temps. Leon est écrivain et finalise son deuxième roman, Felix lui, est en école d'art et réalise son projet de fin d'étude. Lorsqu'ils arrivent, ils découvrent que la maison est occupée par Nadja, une jeune femme travaillant comme saisonnière. Cette invitée imprévue vient bouleverser la tranquillité de Leon. Ils sont bientôt rejoint par Devid, un maître-nageur avec lequel Nadja a une aventure. C'est l'été, il fait chaud, d'importants incendies commencent à menacer la région. Au fil des jours et des conversations, des relations se nouent, chacun dévoile son caractère et des sentiments naissent. Dans ce climat particulier, le réalisateur allemand joue admirablement avec l'angoisse, en glissant progressivement de la romance estivale vers le film catastrophe. Une angoisse invisible, souterraine, qui s'exprime à travers le personnage de Leon, qui se montre détestable et imbu de lui-même, et devient incapable de regarder ce qui se trame autour de son petit confort. Il est déjà trop tard quand il réalise que la situation lui échappe, les flammes ayant fini par dévorer ses dernières ambitions. Le vent souffle alors sur les braises de cet été brûlant, théâtre des passions, microcosme des désirs.