J'en gardais un souvenir charmant : comme quoi, revoir les films n'a pas toujours du bon. Pierre Jolivet n'a jamais été un monstre niveau technique (même si cela s'est nettement amélioré, depuis), mais ici, c'est particulièrement criant : celui-ci a beau essayer de mettre plein de vie et d'allant, cela ne ressemble pas à grand-chose. C'est très écrit mais presque trop, on sent bien que le réalisateur essaie d'instaurer un rythme très écrit et des répliques à la mitraillette mais ça ne prend pas vraiment, pas plus que l'humour, d'ailleurs (à quelques exceptions près).
Toutefois, le sujet, la volonté d'éviter les clichés ou les personnages stéréotypés, prévisibles, manichéens, est palpable et agréable, d'autant que le trio Roland Giraud - Clémentine Célarié - Zabou fonctionne pas mal, bien que la deuxième (quelle beauté exceptionnelle, quand même!) éclipse en partie la troisième. Et Jolivet sait offrir quelques jolis moments, des échanges vraiment justes à plusieurs reprises, le dénouement malicieux et plutôt inattendu venant confirmer cette impression. Pas du grand cinéma, loin de là, mais des débuts sympas, poussifs, certes, mais sympas.