« Le Comte de Monte-Cristo » réalisé en 1961 par Claude Autant-Lara reste la meilleure et la plus belle version du roman d’Alexandre Dumas portée à l’écran en France (celle de Rowland Lee est également pas mal, je n’ai pas vu celle de David Greene). Il enterre sans discussion le film que Robert Vernay antérieur de sept ans, essentiellement par ses qualités techniques. Le scénario, la mise en scène et le montage gomment toutes les longueurs malgré une durée identique (180 au lieu de 183 minutes) et la pellicule de Jacques Natteau et Jean Isnard est magnifique. Enfin, le beau et très fade Louis Jourdan arrive exceptionnellement à se hisser au niveau de Jean Marais et le reste du casting, Pierre Mondy « marseillisé » excepté (Daniel Ivernel m’a semblé meilleur), la belle Yvonne Furneaux en tête offre des performances de qualité. A cet énoncé le titre de chef d’œuvre semble s’imposer. En fait, il n’en est rien car le film souffre de plusieurs défauts. En premier un port de Marseille folklorique dont le côté studio à l’économie se voit trop. En second une difficile liaison entre les différents univers. De plus les scènes de prison sont trop propres et le duel final est mal conçu. La TV se fendra de deux versions en 1979 et 1998, à mon sens inférieures, surtout la dernière, à celle ci, même si Jacques Weber (1979) reste le meilleur interprète d’Edmond Dantès.