Une vengeance sublime

Initialement prévu pour les fêtes de fin d’année, la date de sortie s’est vue avancée à cette été, pour correspondre à la "semaine du cinéma" en France, suite à la peur qu’à susciter les résultats de la sortie du second volet des Trois Mousquetaires.

Dans cette éternelle comparaison entre œuvre littéraire originelle et adaptation cinématographique, cette fois, je n’aurai pas de « rattrapage » à faire puisque j’ai lu le livre de Dumas il y a quelques années déjà. Ce n’est donc pas tant la tentative de "retour des films de capes et d’épées" que de voir sur le grand écran le bonheur qu’avait été cette lecture, qui fait que cette sortie me hypait énormément.

Petit rappel de l’histoire si jamais c’était nécessaire :

Edmond Dantès est un jeune homme promis à un avenir radieux : sur le point de se marier, il vient d’être promu capitaine. Mais la réussite provoque des convoitises, un complot se met alors en place pour le faire tomber : il est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis et envoyé au bagne. Mais après 14 longues années de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Enfin libre et devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.

J’avais donc adoré ma lecture et me demandait surtout en arrivant dans la salle comment allaient-il se débrouiller pour adapter un tel volume de pages en un seul film. Alors la réponse est simple : certes, oui, il y a quelques petits « arrangements » : des regroupements de personnages en un seul, quelques raccourcis mais le film fait déjà 3h. Pour adapter un livre qui fait plus 1600 pages, c’est déjà pas mal ! Et en conservant, l’atmosphère et la cohérence de l’histoire : presque un exploit !

Du coup, j’ai même été revoir le "CV" des 2 réals et j’ai été surpris : Le Prénom et Le meilleur reste à venir. Surprenant car 2 films dans des styles qui n’ont absolument rien n’ont voir l’un avec l’autre et encore moins avec Le comte de Mont-Cristo. Malgré tout, je comprends mieux pourquoi il y a plus de dynamisme qu’avec D'Artagnan et ses compagnons. Pour avoir revus depuis les deux films des réals, qu’on les aime ou qu’on ne les aime pas, ce sont 2 films qui ont déjà une certaine efficacité dans la réalisation (même si les genres sont tout autre que le film dont il est question ici), avec une tendance à éviter visuellement le trop "plan-plan".

Je n’ai donc clairement pas boudé mon plaisir ! Encore mieux que le premier volet des Trois Mousquetaire (2023) que j’avais déjà beaucoup aimé. L’histoire est bien là, les modifications ne sont pas illogiques ou incompréhensibles, je les ai même trouvées plutôt bien vues même. L’atmosphère pesante de l’amertume de l’injustice faisant place à l’acide de l’envie de vengeance est bel et bien là aussi ! Là aussi c’est une réussite. Les décors et les costumes sont à souligner également puisqu’ils parviennent même à mettre en évidence certains rôles presque tertiaires (Abdé Mazianne pour Jacopo ou encore Adèle Simphal pour Adèle).

Parce qu’on en arrive au plus gros point fort pour moi : le casting !

Ce film est déjà la découverte d’un jeune comédien et d’une jeune comédienne : Anamaria Vartolomei et Vassili Schneider, que j’ai découverts à cette occasion. Je connais plusieurs films dans lesquels a joué la première (mais que je n’ai pas encore vus) tandis que le second a une filmographie qui m’est plutôt obscure globalement.

Le trio des complotistes est impeccable : Laurent Lafitte qui est toujours très bon pour jouer les "salauds" (ex : Au revoir Là-Haut), Patrick Mille qui n’en est pas non plus à son premier rôle de personnage pas tout net et Bastien Bouillon que je connaissais plus dans du cinéma indépendant.

C’est toujours un plaisir de retrouver Anaïs Demoustier, ici dans le rôle de Mercedes, bien qu’elle n’ait pas un très grand nombre d’apparitions en 3h de film.

Mais la vraie claque, la vraie performance, c’est celle de Pierre Niney ! Oui oui tout le monde n'avait sans doute pas besoin de ça pour le savoir. Mais personnellement, sans rien avoir contre lui et bien que je sache qu’il est toujours très bon, il m’arrive de temps en temps de "voir Pierre Niney derrière le personnage", malgré son très bon jeu. Je ne sais pas pourquoi… Et puis, il a souvent joué le même type de personnage (jeune premier, amoureux...). Mais ici, pendant 3h je n’ai vu qu’Edmond Dantès et sa volonté de vengeance. Vraiment saisissant, dans un type de rôle où on n’a pas vraiment l’habitude de le voir, d’un bout à l’autre du film il incarne complètement le rôle.

Une excellente claque que je me suis prise cet été ! Et je le reverrai avec un grand plaisir !

Si vous l’avez lu, foncez, si vous ne l’avez pas lu, foncez aussi, surtout si vous ne comptez pas le lire (ce serait dommage de passer à côté d’une telle histoire prenante). Et surtout lisez le livre.