La vengeance est un plat qui sem ange chaud

Alors qu'il allait se marier avec Mercédès, Edmond Dantes va être arrêté le jour même pour un crime qu'il n'a pas commis, et sera condamné au bagne où durant quatorze ans, il va fomenter sa vengeance. Grâce à l'aide d'un abbé, également emprisonné, il va être détenteur d'une immense richesse qui va le faire devenir le Comte de Monte-Cristo.

L'immense succès public, au point qu'il est dans le classement des plus importantes entrées du cinéma français, laissait deviner, quoique ça n'est pas toujours le cas, sa qualité, et oui ; c'est un très bon film. Le récit est assez fidèle au roman d'Alexandre Dumas, excepté la fin, et pour un spectacle de trois heures, on ne sent pas le temps passer. C'est tout à l'honneur des réalisateurs de proposer une histoire aussi forte, aidé par la force romanesque de Dumas, avec des moyens considérables qui se voient à l'écran. Car tout n'y est que beauté et luxe dans l'univers de cet homme obsédé par sa vengeance.

Même si on a un peu de mal à croire que Pierre Niney ne change pas tant que ça en 14 ans, la suspensions d'incrédulité est mise à mal, l'acteur y est néanmoins très bien, et arrive à jouer de la dualité qu'il y a dans son âme où il est volontiers charmant et séducteur en comte, mais dans son coeur, Edmond Dantès est toujours là, prêt à frapper là où ça fait mal parmi les victimes de sa vengeance. D'ailleurs, on voit les mécanismes se créer, notamment lors d'une scène géniale où le comte va inventer une histoire de bébé enterré dans un jardin qui va apeurer les personnes invitées à ce diner, et on sent peu à peu la tension monter jusqu'à l'horrible vérité.

Notons aussi la présence de Bastien Bouillon, Laurent Lafitte, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Patrick Mille ou encore Pierfrancesco Favino qui joue l'abbé Faria, qu'on voit trop peu. La qualité du film, et surtout son carton, laisse penser qu'après Les 3 mousquetaires (qui a été également un succès), on va avoir droit à des adaptations ambitieuses de succès littéraires. Si elles sont de cet accabit, j'en redemande !