Le Comte n'est pas bon !
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Après Les mousquetaires, la même équipe s’attaque au plus grand roman d’aventure de Dumas, soit le top cinq easy du roman d’aventure tout court. Une mission impossible.
Simple et basique. Prenez n’importe quelle édition dans la bibliothèque de vos parents, qu’elle soit usée jusqu’à la corde ou reliée en fil d’or et ne faites pas attention à son épaisseur, l’effet sera le même et vous ne pourrez plus lâcher ses pages. On parle quand même d’un de ces romans dont le mythe est entrés dans le monde réel, avec des admirateurs tentant de par le monde de retrouver les lieux qu’il mentionne comme le font aujourd’hui les fans sur les lieux de tournages de Star Wars ou Harry Potter. On parle quand même d’une histoire de vengeance matrice d’une kyrielle des suivantes, sans qu’aucune ne parvienne à lui ôter sa force chez ceux et celles qui la découvrent.
Patellière et Delaporte sont d’excellent techniciens ayant rempli le contrat sur les Mousquetaires, mais là, c’est service cinq étoiles et ça tient à l’adaptation en scénario justement. A la fois respectueuse et audacieuse dans sa manière de jouer avec la chronologie narrative. Cela permettra d’apprécier une histoire déjà connue montrée sous un autre jour, et pour ceux dans son ignorance de jouir autant de ses effets tous bien présent dans l’œuvre. Des choix ont été fait en gardant l’essentiel, pour tenir dans cette durée, mais exécutés avec goûts. Partout se sent l’amour de l’équipe pour son sujet, l’ambiance et les détails d’époque, le port de Marseille, un intérieur damasquiné magnifié par une corolle de fumée opioïde ou une mélopée au détour d’une des nombreuses résidences somptuaires visitées sans qu’on s’y arrête. Habile manière de signifier que son ampleur n’est qu’une conséquence de l’histoire contée ici d’un homme et sa quête, relayée par une mise en scène qui à ce niveau dépasse son artisanat sur au moins deux tiers du film, en nombres d’idées dans les scènes d’évasion, de chasse avec ces placements et plans de drones ingénieusement dosés, de séduction dans l’exploitation en profondeurs des intérieurs,relayant habilement le sentiment de mystère du comte ou son effet_ fascination, trouble, crainte..._ sur ses interlocuteurs. Il est vrai qu’il n’en fallait pas moins. De l’amour donc, encore. Ce qui est rare et dont on avait un peu perdu l’habitude dans le cinéma épique produit en France. Et ce travail bien fait que le meilleur Hollywood produisait à la chaîne à une époque et dont il a perdu le fil avant même l’avènement du spandex.
Curieux sur son sujet, Pierre Niney rentre dans la peau du comte et prouve (décidément) aux sceptiques de quoi il est capable. Casting impeccable. Bien sûr le livre est mieux, mais sur un chrono pantagruélique à saluer qui se dévore, on tient là la meilleure adaptation du genre. Un pur film d'aventures dont la recette semblait perdue.
Créée
le 28 janv. 2025
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