L'avant dernier film de Sam Peckinpah aurait pu être une belle merde sans queue ni tête mais le réalisateur arrive tout de même à proposer quelque chose de plutôt correct.
Partant du postulat qu'il pouvait presque transposer son chef d'oeuvre, « La horde sauvage », à l'ère moderne et en remplaçant les cowboys par des routiers (voilà en somme l'idée de base qui avait tout d'une gageure pouvant potentiellement générer un navet), l'américain arrive à divertir, ce qui n'était pas forcément gagné d'avance.
« Le convoi » est un film beaucoup plus léger que ce que son réalisateur avait coutume de proposer mais la marque de fabrique est bien présente.
Au menu : le bon vieux temps qui fout le camp et la défiance envers l'ordre établi. Et même si, sur ce second point, l'ami Sammy chausse ses plus gros sabots pour nous exposer son propos, on retient un rythme sans temps morts, un humour sympathique et quelques bonnes scènes de course poursuite.
L'opposition entre Kris Kristofferson, barbe drue et pectoraux affûtés, et Ernest Borgnine, bedaine proéminente et petite moustache règlementaire, porte très bien l'ensemble et après presque 20 ans de carrière, Peckinpah arrive enfin à diriger correctement une femme, Ali McGraw s'en sortant très bien après une prestation un peu légère dans « The Getaway ».
Une pointe de machisme, quelques clichés mais globalement la réalisation nerveuse et cette petite pointe contestataire et sauvage font de ce film un divertissement tout à fait honnête.