Il faut commencer par dire que l’interprétation est un régal ! Avoir dans le même film Vincent Price, Peter Lorre, Boris Karloff et Jack Nicholson, ce n’est pas rien. Plus Richard Matheson au scénario et Roger Corman aux manettes, what else ???
Le poème de Poe n’est ici qu’un prétexte qui sert d’introduction au film. Comme dans le poème un corbeau vient rendre visite à un homme désespéré par la mort de son épouse au début du film. Mais Matheson embraye immédiatement sur une farce complètement loufoque où Price, Karloff et Lorre, sorciers de leur état, cabotinent à qui mieux mieux. On sait d’ailleurs que Peter Lorre improvisait la plupart de ses répliques ce qui déstabilisait un peu Karloff, acteur beaucoup plus classique qui s’en tenait au scénario ! Le duel des sorciers est évidemment le clou du film et même si les effets spéciaux sont datés, ils ne manquent pas de charme, tout comme les décors et les splendides couleurs.
Corman est, comme souvent, en avance sur son temps car La corbeau annonce la vague des films d’horreur parodiques qui fleuriront dans les années 70, notamment avec Joe Dante qui a d’ailleurs été formé par Corman.
J’ai pu voir ce film en salle à Nice lors de sa sortie quand j’étais ado et je désespérais de le revoir. C’est chose faite grâce au superbe coffret Poe / Corman qui vient de sortir chez Sidonis Calysta.