Le premier long-métrage du prolifique Alexandre Arcady raconte le destin d'une famille de "juifs pieds-noirs" rapatriés en métropole suite aux événements survenus en Algérie.
Si les dates-clés de la guerre d'indépendance sont évoquées au début du film, Arcady ne s'y attarde pas : il ne souhaite visiblement pas centrer son récit sur ces événements, mais bien sur leurs conséquences, à savoir le départ dès mai 1962 d'environ 800 000 pieds-noirs, parmi lesquels la famille Narboni.
On suit donc l'arrivée à Paris, via Marseille, de ces rapatriés contraints et forcés, quasi-ruinés, sous le regard souvent condescendants de leurs compatriotes métropolitains.
Entre le père débonnaire (rôle sur mesure pour Roger Hanin), la mère hystérique (impayable Marthe Villalonga) et le fils timide (débutant Patrick Bruel), chacun va tenter de s'adapter à cette nouvelle vie, avec plus ou moins de succès...
Avec cette fresque familiale douce-amère, on comprend les intentions louables d'Arcady d'évoquer ce déchirement personnel en évitant tout manichéisme, mais le film souffre de ne pas trouver sa propre tonalité.
De plus, le récit paraît souvent décousu, en raison notamment des ellipses inévitables pour évoquer la destinée d'une famille en à peine plus d'1H30. Au final on relève un vrai problème de rythme, à mettre en lien avec le fait que le film a beaucoup vieilli.
Dommage, car par moment on penserait presque à Pagnol dans la tendresse à décrire les souvenirs d'enfance, et la mélancolie à évoquer les paradis perdus..