Il faut souffrir pour créer !
Bah ouais, vous pensez bien. Il faut se faire mal, c'est dans la douleur qu'on enfante, c'est donc dans la douleur qu'on crée. Nombreuses personnes vous diront ça, l'artiste a souffert pour faire ça, il s'est drogué et fait du mal pour pondre ceci. Dupontel, lui, a baissé son froc et a tendu ses fesses au dessus de cette phrase.
Le créateur, c'est l'histoire de Darius. Au triomphe de sa pièce de théâtre, le pauvre homme s'est tellement murgé à l'alcool qu'il en fait un coma éthylique sur scène, lors des applaudissements. Cure de désintoxication illico presto. Au bout de 6 mois, il en sort. Sauf que le pauvre Darius croise des affiches de sa future pièce, pièce qu'il a oublié d'écrire. Ça la fout mal auprès du directeur du théâtre, va falloir vite remédier à ça. Sauf qu'une pièce, ça s'écrit pas comme ça. Darius va donc s'obliger à sombrer à nouveau pour retrouver la magie créative qu'il avait auparavant, magie qui lui permettait de rédiger des chef d’œuvre grâce à son subconscient.
Oula, résumé comme ça, il parait bien pompeux ce film. Mais pas du tout, car c'est Dupontel qui réalise et qui joue Darius. Et il est dans la même veine que Bernie! Complétement fou, dans une logique propre, "Le créateur" est 1h30 de fou rires et de réflexions bien punchy sur tout ce qui tourne autour des artistes. Dupontel s'en donne à cœur joie, et on est d'accord pour le suivre.
La fin du film est dans ce sens totalement folle, une représentation ultime de ce qui serait le créateur absolu dans la logique "souffrance = génie". Un petit bijou du cinéma français. Qui change de la soupe à la grimace habituelle, ou des films plan-plan, si vous préférez.