Pour le mérite !

Quelques longueurs, une Ursula Andress pas vraiment à la hauteur d'un rôle qui, sur le papier, ne devait pas manquer de complexité, un chouia trop de séquences aériennes, toutes les scènes d'action du film en gros (ce qui est un peu normal pour un film qui se déroule dans une escadrille allemande pendant la Première Guerre mondiale !), pour que l'on ne ressente pas un peu de lassitude. Bon voilà pour les défauts de ce film de guerre années 60.

Mais heureusement que l'ensemble possède les qualités d'un film de guerre années 60, avec en prime un budget à la hollywoodienne (ce qui est normal puisque c'est la Fox qui l'avait produit !). Les séquences d'action, même s'il y en a une overdose, sont spectaculaires. Les scènes aériennes, même si elles n'atteignent pas la virtuosité de Wings de William A. Wellman (de toute façon indépassables !), déchirent sérieusement (ah le bon vieux temps où on visait au maximum le réalisme et où on n'étouffait pas sous un abus de CGI !). Le casting a de la gueule. Les seconds rôles assurent, y compris bien évidemment le toujours magistral James Mason, et sauf bien évidemment, comme précédemment dit, Ursula Andress. Mais celui qui tire incontestablement son épingle du jeu est sans conteste un George Peppard, que j'ai rarement vu aussi charismatique et aussi talentueux.

Il est pleinement à l'aise dans la peau de son personnage, celui d'un jeune pilote froid, ambitieux, sans scrupules, qui ne cherche absolument pas à se faire apprécier des gens qui l'entourent, juste obsédé par l'obtention d'une put... de médaille. Bref, un protagoniste qui est très inhabituel pour un film de ce genre.

Si on ne peut pas le qualifier de détestable, en partie parce que l'on comprend ses motivations, sans pour autant y adhérer, et qu'il a quelques petits moments qui poussent temporairement à la sympathie avec lui (quand il est accusé injustement d'avoir commis un acte cruel et lâche, quand il se montre empathique avec une infirmière avec laquelle il est obligé de prendre une photo pour servir la propagande, sa réaction d'homme émerveillé lorsqu'il croise la route du légendaire Baron rouge, etc. !), on peut du moins le qualifier de peu aimable. Et je trouve que c'est l'originalité et la bonne surprise de ce film du genre, et certainement la principale raison de le visionner (bon d'accord avec les séquences aériennes quand on n'est pas lassé par elles !). Donc pas de raison pour hésiter à s'envoyer en l'air avec George Peppard.