/!\ ATTENTION CETTE CRITIQUE CONTIENT DES SPOILS /!\
Le Crime de l’Orient-Express est un des deux romans qui ont fait le succès d’Agatha Christie. Kenneth Branagh sera donc la deuxième personne à réaliser l’adaptation de ce roman après Sidney Lumet. Kenneth Branagh est un acteur présent dans 31 films dont « Good Morning England » (Richard Curtis, 2009) ou encore « Harry Potter et la Chambre des Secrets » (Chris Columbus, 2002). Mais il est aussi le réalisateur de 17 films dont « Thor » (2010). Dans ce film, il est le réalisateur mais aussi le personnage principal puisqu’il incarne le détective Hercule Poirot.
Hercule Poirot, un brillant détective en voyage à Istanbul, doit rentrer d’urgence à Londres. Il est alors monté à bord de l’Orient-Express grâce à ses relations avec le directeur du train. Mais le détective est lassé de résoudre des énigmes et de démasquer des tueurs ou des voleurs, il souhaite prendre des vacances. Seulement, pendant le voyage un des passagers est mystérieusement assassiné. Coincé dans le train, Hercule Poirot doit alors démasquer le tueur qui se cache parmi les douze suspects.
Le Crime de l’Orient-Express est un film qui mise beaucoup sur sa mise en scène et sur le suspense qu’elle produit. La volonté est de mettre le spectateur dans une ambiance d’enquête dans un lieu cloîtré où parmi les protagonistes se cache le tueur. Les plans sont travaillés avec soin, on retiendra particulièrement les plans filmant les personnages du dessus ou encore les plans montrant les personnages à travers des vitres dont les reflets mettent en avant les mensonges et multiples personnalités des suspects.
Le film propose une certaine pensée et réflexion sur la religion, mais le véritable message central du film est un message humaniste sur les frontières entre le bien et le mal, et le désir et besoin de justice. Hercule Poirot est une personne qui voit le monde sous une vision dichotomique, un monde divisé entre le bien et le mal et rien entre les deux. Mais durant son enquête dans l’Orient-Express, il comprend alors que la limite entre le bien et le mal n’est pas toujours clairement définie. Ses positions premières sont alors remises en cause car pour la première fois il va devoir choisir entre condamner le tueur ou le pardonner.
Le seul bémol du film est son côté un peu « Holmésien à la Guy Ritchie ». Hercule Poirot est présenté au début du film comme un détective qui prévoit tout à l’avance (il installe sa canne sur le mur des lamentations pile à l’endroit où le voleur va passer pour tenter de s’échapper) et apparaît comme une personne qui ne pense pas et ne réagit pas comme les autres. De plus, comme pour Sherlock Holmes (2009), Hercule Poirot est toujours bien coiffé et bien habillé au début du film et à la fin ses cheveux sont plus ébouriffés de même que sa moustache, il est blessé et bien moins présentable. Cette transformation visuelle est due aux péripéties qui apparaissent au fil de l’enquête. Cette volonté de poser un peu plus d’actions avec notamment la course-poursuite sous le pont fait tâche au rythme posé du film car ces éléments sont trop facilement repérables comme n’étant pas tirés du roman original.
Le Crime de l’Orient-Express est un bon film d’enquête avec un suspense haletant et des plans intéressants et beaux visuellement. La réflexion humaniste et les multiples représentations de la religion tout au long du film en font un excellent divertissement qui nous pousse à la réflexion tout en nous faisant chercher l’identité du tueur. Vivement conseillé de voir ce film, surtout si vous ne connaissez pas la fin.