Drôle d'impression que celle laissée par « The Unsuspected ». D'un côté il y a toujours cette élégance dans la mise en scène, la photographie et la façon de dérouler l'intrigue si caractéristique du film noir, Claude Rains livrant par ailleurs une superbe prestation dans un rôle digne des classiques du genre. Mais cela a quand même tendance à légèrement tourner en rond, le décor quasi-unique donnant (à tort) l'impression d'une adaptation théâtrale, si bien que l'ennui vient parfois pointer le bout de son nez.
Il faut dire qu'on a beaucoup de mal à cerner qui est qui dans la première moitié, et même si cela est probablement volontaire, cela rend les situations parfois confuses, voire lassantes. Heureusement, la deuxième partie, bien que relativement classique, s'avère nettement plus limpide et nous donne enfin la possibilité de nous consacrer pleinement à cette histoire assez sombre, dont personne ne sortira véritablement grandi. Bref, du bon et du moins bon dans ce Michael Curtiz mineur, non sans quelques facilités, mais séduisant par à-coups sur le fond comme sur la forme.