Trois ans après le coup de maître de Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper reprend une recette qui marche mais en y ajoutant une sérieuse dose d’humour, de distanciation et d’érotisme cradingue : le film commence par un gros plan sur une braguette et toute la première séquence se déroule dans un bordel. La lune et la nuit y remplacent aussi le soleil ardent, le studio et les couleurs souvent violentes, qui font parfois penser à Mario Bava, s’opposent au réalisme documentaire du Massacre et rappellent l’esthétique des « EC comics ».
Le film respecte presque une unité de lieu puisque sa plus grande partie se déroule dans l’hôtel cradingue de Judd (Neville Brand), et de temps (une nuit). Le trait de génie de Tobe Hooper est de faire de cet hôtel cradingue un lieu où tout le monde semble s’être donné rendez-vous au point que ce surplus de victimes potentielles en arrive à indisposer son dément propriétaire qui n’arrive plus à gérer tout cela ! Cela permet le meilleur du film avec un montage alternée proprement ahurissant ou notre cinglé se retrouve coincé entre les cris d’une fillette qui s’est réfugiée dans le sous-sol, les hurlements de sa mère qu’il a attaché dans une chambre et les gloussements de plaisir d’un couple venu s’installer dans une autre chambre.
Film frénétique et complètement démentiel, hommage discret au Psychose d’Hitchcock, Le Crocodile de la mort, sans égaler le chef-d’œuvre qu’est le Massacre, n’en est pas moins un petit bijou d’humour noir macabre.
Le film est disponible chez l’éditeur Carlotta dans une copie splendide.