Moi qui croyais que les films des années 90 en avait encore dans le pantalon par rapport à que ce qui se classe dans la norme actuelle, je peux vous dire que je suis tombé de haut. Ce film, décrit comme un chef d'oeuvre tout au plus un grand classique, ne m'a pas du tout convaincu.
Certes, les décors sont impressionnants (surtout lors de la scène finale), la reconstitution historique assez fidèle et la musique très belle, mais il ne suffit pas de ça pour raconter une histoire, encore moins faire accrocher le spectateur à une ambiance d'époque. A croire que Michael Mann avait laissé totalement le feu vert à son scénariste et à ses acteurs pour que son film ressemble à quelque chose… Quoi qu'il en fut, ça n'a pas pris.
Sans doute que le scénario aurait nécessité un peu d'originalité et de profondeur : tout est fade, cliché et a l'air d'avoir été fait à la va-vite. A commencer par les personnages. On se demande d'ailleurs bien ce qu'un acteur de la trempe de Daniel Day-Lewis vient fabriquer là: non seulement son rôle n'est ni intéressant ni attachant, mais il s'avère qu'il n'est même pas celui dont parle le titre du film (et pourtant, c'est le seul à apparaître sur l'affiche, allez savoir pourquoi...)
Bref, c'est l'histoire d'un typé élevé avec les indiens d'Amérique du Nord qui sauve un jour la vie d'une gourdasse Anglaise et de sa sœur, avec l'aide de ses "frères". Comme le contexte de guerre facilite tout, les deux tourtereaux s'amourachent l'un de l'autre en quelques minutes. Hélas, leur idylle sera perturbée tour à tour par deux grandes puissances coloniales rabaissées au rang de figurants, des autochtones très vilains, un officier british complètement fat et un peau-rouge un peu trop rancunier. Imaginez à présent un film qui prend deux heures pour raconter ça, avec des scènes de bataille désastreuses, une mise en scène sans aucune originalité et une ambiance mièvre où il ne se passe rien.
Sauf éventuellement lors de la scène finale.
Succédant à une atroce séquence de pourparlers où les protagonistes ont recours au Français pour négocier la vie des deux cruches (inutile de préciser que mes oreilles ont très mal vécu la chose), une sympathique course-poursuite démarre en même temps que le thème principal, bien plus culte que le film lui-même, et se termine en castagne au bord d'une falaise où les deux véritables personnages principaux du film affrontent enfin le "méchant".
Ce passage, quoiqu'un tantinet kitsch, s'en sort en effet bien mieux que le reste car bien mené, plutôt intense, assez dramatique... en deux mots le seul moment où l'on a l'impression de regarder du vrai cinéma, et non un docufiction raté dont l'affiche ferait presque penser à une version old-school d'Assassin's Creed III - encore eut-il fallu que la qualité du film soit à la hauteur d'une cinématique du jeu. Las, cela ne suffit guère à sauver la médiocrité de l'ensemble.
En définitive, certainement pas le chef d'oeuvre que j'attendais ni même un moment agréable devant mon écran. En tout cas une chose est sûre, ça a très mal vieilli.