Je le dis une fois toutes les trois critiques mais je le répète encore car, ici, cela à son importance : je vais souvent voir les films sans en savoir grand-chose. Or, c’est bien là ce que je vous conseille de faire si vous allez voir ce "dernier pub" même si c’est un peu peine perdue puisque vous êtes en train de lire des critiques sur le film. Pourquoi je dis ça ? Parce que je trouve qu’une grande partie de mon plaisir est venu de ma découverte progressive du trip dans lequel Edgar Wright s’est lancé. C’est qu’il y a dans ce film une réelle progression dans l’esprit de dérision qui se montre à la fois originale (je trouve) et toujours garante d’une bonne surprise. Malgré tout, ceux qui connaissent "Shaun of the dead" et "Hot Fuzz" devraient être en terrain connu puisque l’humour, l’état d’esprit et l’atmosphère ambiante du film présentent beaucoup de similitudes avec ses aînés (bon après, pour ma part, ce n’est pas pour me déplaire). En plus, l’air de rien, je trouve que Wright commence à maîtriser de mieux en mieux ses effets et le spectacle n’en est que plus efficace et séduisant. Personnellement, j’ai même trouvé certains moments visuellement très bien foutus, garantissant une patte graphique assez originale et travaillée pour un spectacle qui, comme celui-ci, ne se prend définitivement pas au sérieux. C’est peut-être d’ailleurs sa seule limite. Alors que le film développe de plus en plus son univers propre (même s’il se plait à se poser régulièrement en parodie de "l’invasion des profanateurs"), il manque peut-être de rigueur et d’originalité sur son final. Au lieu de véritablement questionner le rapport à la norme et notre servitude au confort moderne comme il le faisait si bien durant les trois premiers quarts du film, il se dégonfle un peu pour finir sur une fin loufoque et un peu trop premier degré. Mais bon, je ne boude pas mon plaisir. Au final j’ai eu un spectacle drôle, plaisant, original et rafraîchissant. Que demande le peuple ?