Un film qui transpire des couilles.
Dès le générique (animé), le ton est donné : ça va péter sévère. Et sitôt le film démarré, on sait déjà ce qui se passera ; un convoyage qui ne se passera pas comme prévu. L'histoire est d'ailleurs basée sur un fait réel, et tournant autour de la naissance du Congo.
Autant le dire là tout de suite ; c'est de l'excellente série B, sans bouts de gras, et où la femme n'a que peu d'intérêt, car à l'instar des Douze salopards, auquel le film fait penser, on n'a que de la testostérone à des kilomètres à la ronde, et un casting d'enfer. On y retrouve Rod Taylor, Jim Brown et Peter Carsten en tant que mercenaires, et ils sont taillés dans leurs rôles. Bien sûr, les stéréotypes sont là (le blond est forcément un Nazi, on ramène sans arrêt que le Noir est pratiquement un négro...), mais si le film aurait été fait récemment, ce serait du badass.
Il y a bien entendu la scène de combat entre deux personnages où l'un d'entre eux s'arme d'un tronçonneuse qui fait presque partie du fantasme du cinéphage bisseux, et il faut dire que niveau action, ça pète le feu !
Comme je le disais, le film parle d'un convoi à ramener, mais aussi d'une valise contenant des diamants à récupérer, donc ça partira forcément en vrille.
Le film est aussi caractéristique de son époque car à l'instar d'un Bonnie & Clyde, des Douze salopards ou de La horde sauvage, le film est très violent, avec des morts assez expéditives, et ô sacrilège ; des enfants qui meurent ! Comme le film est anglais, il se peut que la censure fut plus laxiste que si c'était américain.
On sent que Jack Cardiff fut un directeur de la photo de grand talent, car si la lumière du film est excellente, il est à noter que le film utilise beaucoup de plans larges pour montrer l'enfer du décor (le film fut tourné en Jamaïque). Ça paie beaucoup plus que des plans surdécoupés et fait respirer le film, parce que il en a bien besoin sous ses litres de sang déversés. Il y a une chose que l'on voit très bien ; c'est al chaleur suffocante qu'il devait faire lors du tournage du film, car les acteurs ont l'air de transpirer comme si ils étaient trempés.
Jack Cardiff n'était pas reconnu pour son travail en tant que réalisateur, mais ce film-là et Amants et fils sont ses deux grandes réussites.
Pour finir sur le dernier train, c'est un modèle du cinéma d'action : simple, sans fioritures, bien bourrin, et pourtant, les personnages sont tous intéressants à leur manière.