Près de Nizhniy Novgorod, la froide existence russe mène la vie dure aux croyances locales. « On oublie lentement dans le Nord », entend-on, sans doute de quoi se protéger contre l’inexpressivité et le mutisme que Fedorchenko dénonce avec toute la sobriété froide et cassante de la pluie sur une pierre.
Une expression lente, brutale, froide elle-même et qui fait en sorte de diluer ses lenteurs dans l’autoconscience, mais ce n’est ni plus ni moins qu’un poème naïf, écrit sur les choses qui entouraient l’auteur. On est guidé par le triangle de l’image, de la musique et de la voix off, austères mais bien agencés, mornes mais qui nous convainquent que le pays de la Volga est vraiment beau sous ses brumes novembrales.
Une sorte d’ASMR dépressif, dont les moyens et les scènes très longues qui ne disent pas grand chose dans un film petit nous font quand même nous demander si ce n’est pas un long-métrage produit au moindre effort.
Quantième Art