L'histoire n'est pas mal du tout : c'est celle d'un homme qui va être considéré comme un lâche, à cause en partie de son propre entêtement, et sans doute parce qu'il n'est pas loin de le penser lui-même, et qui va malgré tout accomplir son devoir envers et contre tous.
John Stroud quitte fort Alamo, lors du célèbre épisode de la guerre entre le Mexique et le Texas indépendantiste, afin de mettre en sûreté les familles des combattants, en butte aux razzias des mexicains. Il arrivera trop tard, pour se rendre compte que ce sont des américains, déguisés en mexicains, qui sèment la terreur par appât du gain.
Ayant quitté le fort avant que tous les défenseurs n'y succombent, il va être taxé de lâcheté et de désertion. Mais il compte se servir de cette réputation pour infiltrer la bande de criminels qui ont tué sa famille et d'autres.
Le scénario lui, est des plus banals. Boetticher semble le savoir très bien, puisqu'il privilégie le rythme au point de faire des coupes manifestes dans ce scénario, d'où des revirements rapides, par exemple. Grâce à son talent et à celui de Russel Metty, son directeur de la photographie (regardez sa filmographie et vous verrez que c'était un grand), ce film gagne largement en qualité. Ce qui aurait pu être une série B paresseuse de l'Universal se révèle un western nerveux et élégant.