Naturalisme assez saisissant, croquant la cupidité pathologique d'un homme ayant obstinément engagé son existence dans la réussite sociale après le traumatisme vécu de la misère, en tant que démobilisé errant. Regard tout aussi réaliste sur la condition féminine, impropre à l'émancipation dans la dignité (thème présent dans "Quand une femme monte l'escalier" de Naruse - 1960), oppressée par les traditions, comme celles imposant aux enfants l'obligation morale d'entreprendre le remboursement des dettes contractées par les parents (le "giri", si je ne trompe pas ?!). De très belles scènes, dont la rencontre dans le train, le paysage défilant en aval par les ouvertures. Le saisissant travelling aérien suivant l'héroïne dans les rues, offrant un regard sur les conditions de vie après guerre ! Une technique moderne: plans en caméra-épaule. En revanche, un usage de l'image négative pas suffisamment pertinente, n'illustrant pas seulement les hypothèses narratives, et se cantonnant ainsi à l'effet stylistique. Dernier tiers du film autour de la résolution de l'enquête, décortiquée de manière très rigoureuse, mais assez fastidieuse, pesante.