Un OVNI. Comme souvent avec Dupieux, me direz-vous... Mais il nous sort encore une fois un film dont lui seul a le secret. Encore plus fort, Dupieux arrive à réaliser un film long et ennuyeux (donc mal noté) mais avec des acteurs qui s'approchent de la quintessence dans leurs expressions. Fantastique ?
Le topo est connu d'entrée : Dupieux s'attaque à tous les frasques que les acteurs, côté privé, peuvent commettre et ainsi devenir des cancres du métier. Pour cela, c'est le génial (que je déteste pourtant) Quenard qui s'y colle en enchaînant les propos homophobes et en pratiquant « l'humour juif ». Et là où c'est drôle, c'est que le 4ème mur est brisé avec un Garrel tentant de calmer son camarade « pas très 2024 ». Si les scènes sont drôles, elles pâtissent de longueurs et on ne comprend qu'à la fin là où le réalisateur nous emmène avec ces alternances entre des acteurs qui jouent et des acteurs côté privé. Le scénario repose ainsi sur des dialogues truculents avec les clichés autour du showbizz qui s'enchaînent.
Mention spéciale pour la scène ATTENTION SPOILER
où Quenard accuse Lindon d'être totalement sous emprise.
Là où le bât blesse est que Dupieux veut finalement faire un film politique sans vraiment donner son avis. Car oui, il faut séparer l'homme de l'artiste, pratique qui a remplacé dans le débat, ces dernières années, celui sur les prix obtenus par les réalisations.
Évidemment, en choisissant 5 acteurs marqués bien à gauche et engagés publiquement, Dupieux fait passer un message : on ne sépare pas l'homme de l'artiste et la scène finale (qui n'est pas la réelle scène finale) le prouve.
Car la vraie scène finale relève du génie. Un travelling de près de 5 minutes sur un rail. Du bon foutage de gueule à la Dupieux.