Florence veut présenter David, l’homme dont elle est amoureuse, à son père Guillaume. L’ennui, c’est que David n’est pas attiré par elle et va tout faire pour s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son meilleur ami Willy…
Décidément, on ne l’arrête plus, Quentin Dupieux t̷i̷r̷e̷ réalise plus vite que son ombre. Le Deuxième Acte (2024) n’est autre que son 5ème film en 2 ans (et sort 3 mois seulement après son précédent). C’est un film dans le film, ainsi qu’une oeuvre méta, qui parle de cinéma, qui n’hésite jamais à le tourner en dérision et à égratigner ses acteurs et le star-system.
Impossible de ne pas repenser à sa première réalisation, le moyen-métrage Nonfilm (2001) où le procédé était exactement le même (un film dans le film). Ici, le réalisateur met en scène un film de dialogues au sens large. Il y en a énormément, qu’il filme à travers de nombreux travellings en plan-séquence, alternant entre deux temporalités, le film et la réalité, oscillant sans cesse entre les deux.
On pourrait reprocher au film de surfer sur l’actualité (#MeToo, la cancel culture, le wokisme, l’émergence de l’IA au cinéma, …) au risque de paraître daté d’ici quelques années (à voir comment le film vieillira par la suite). Cela n’empêche nullement d’apprécier à sa juste valeur ces joutes verbales entre ces 4 acteurs (Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon & Raphaël Quenard), les dialogues sont ciselés et on n’en perd pas une miette. La critique du monde du cinéma et l’hilarante représentation de l’IA s’avèrent jubilatoires. Quentin Dupieux abat le quatrième mur avec délectation et on savoure pleinement cette satire sarcastique.
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