Mises en abyme à plusieurs bandes, dialogues souvent hilarants, numéros d'acteurs déchainés (même Léa Seydoux, si, si). Du cinéma inclassable, ou plus exactement identifiable à son extravagant réalisateur, qui mériterait le sobriquet de fou filmant. Réalisé une fois de plus avec une économie de moyens qui force l'admiration, sur un format court (1h20) et probablement tourné en quelques jours. Dans un trou perdu du Périgord, dans et à proximité d'un bar-restaurant qui donne son titre au film (et quel clin d’œil au théâtre, du coup).
Les clins d’œil ne manquent pas d'ailleurs dans ce film : en mode auto-dérision à la carrière des divers acteurs (surtout Lindon, il faut dire qu'elle est plus longue que celle des trois autres qui apparaissent sur l'affiche) et au monde du cinéma en général, qui est plutôt joliment égratigné. Avec un plan final qui est complétement abscons, et pourtant...
Après, ça fait quand même penser à Yannick et aussi (un peu moins) à Dali. Trois films qui se ressemblent, ça va. Après, attention à ne pas s'enfermer : je ne sais pas au bout d'une série de combien le spectateur pourrait commencer à penser "bonjour les dégâts". Ces films, c'est tout comme l'ivresse, mieux vaut éviter l'excès et garder une forme de contrôle. Bon Dupieux nous a montré qu'il savait changer de registre (Le daim, d'une noirceur déjantée absolue), il va falloir qu'il y pense à nouveau, quitte à faire une pause. Parce que là, il en pond un tous les trois mois : jusqu'ici, ça fonctionne mais attention au coma éthylique. Et Quenard ne pourra rejouer éternellement le personnage de Yannick...