Scénario.
Le scénario absurde et les dialogues alambiqués sont la marque de fabrique de Quentin Dupieux, qui nous pond son troisième long-métrage en un an après Daaaaaalí ! en février et Yannick en août dernier.
On a du mal à voir ce que le film cherche à raconter (le principe d’un film absurde me direz vous ?). De nombreux thèmes sociétaux sont abordés, parfois crûment. Le film fait une mise en abîme à deux étages du cinéma, avec un propos parfois très direct, mais qui nous perd dans la finalité du film : fameux sentiment du “OK, mais du coup ?”
Par exemple la manière dont le sujet de l’IA est incorporée au film, pas assez exploité pour être intéressant, mais trop exploité pour être juste un détail du film, donc un peu perturbant.
Photographie.
La photo est reconnaissable des autres films de Dupieux - qui est aussi le directeur photo - avec ses blancs saturés. L’image propre et claire nous laisse tout le temps de contempler le jeu des acteurs.
En dehors de ça, rien de transcendant, mais en même temps, ce n’est pas le but.
Réalisation.
Encore une fois, rien de transcendant. Dupieux se sert d’une technique dépouillée et efficace pour se concentrer sur son histoire et ses personnages.
La réalisation n’est donc pas sa principale préoccupation ici. On notera quand même quelques plan-séquences appréciables, qui nous accrochent aux lignes de dialogues des personnages.
Musique & Son.
Au service de la réalisation, la musique sert ici de guide pour différencier les scènes de réalité et celles de fiction. Mais n’espérez pas pouvoir tout décrypter grâce à ça, le film saura dans tous les cas vous surprendre.
Ces transitions brutales de la musique servent un ressort comique et narratif, qui fonctionne plutôt bien. En dehors de ça la musique reste très oubliable (d’ailleurs, je l’ai oublié).
Peu de choses à dire sur le son, l’histoire et les décors ne laissant pas la possibilité de s’y attarder dans ce restaurant vide au milieu de nulle part. Seul le son des voix vous bercera tout au long du film.
Acting.
J’ai d’abord été dérangé par le jeu d’acteur, jouant avec la ligne du surjeu, avant d’en comprendre le sens.
Les acteurs jouent sans cesse avec cette limite de réalité et de fiction, ce qui leur donne un jeu bien particulier et subtil.
Lidon est délectable en vieil acteur arrogant, Quenard fait du Quenard, pendant que Seydoux et Garrel flirtent avec le surjeu assumé de leurs personnages.
Coeur.
Avec un rythme pareil, difficile d’enchaîner les succès. Après avoir adoré Yannick, (et on m’a dit du bien de Daaaaaalí !), celui-là m’a quelque peu laissé en dehors.
Après avoir vu une demi-dizaine de films du monsieur, je dois dire que Le deuxième acte est celui qui m’a le moins touché.
Le film m’a laissé entre rires et incompréhensions, tentant de m’accrocher à ce que je voyais, mais étant sans arrêt déboussolé. Mais sans doute était-ce le but ?
Si vous êtes friands de films absurdes, vous y trouverez peut-être votre bonheur, mais l’étant moi-même, je ne l’ai pas trouvé ici.
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