Dans la lignée directe de Yannick et après la parenthèse absurde de Daaaaaalí !, Quentin Dupieux revient, alors qu'on n'a même pas le temps de l'attendre, à une exploration des rouages cinématographiques par le brisage de ce qui le maintient à distance de son public et de ce qui en occulte l'artisanat.
Brouillant les pistes entre réalité, fiction, improvisation et récitation, à grands renforts de monologues en plans séquences et travelling qui prennent maladroitement le pouls d'une époque, Dupieux ennuie poliment et malheureusement vite étant donné la courte durée du film, ne retrouvant un peu de sa verve que lors de l'arrivée du personnage de Stéphane qui, par le mépris de classe déroutant qu'il provoque, permet quelques moments de délicieux malaise.
Mais en abordant aussi légèrement (pour ne pas dire futilement) des thèmes comme l'intelligence artificielle et s'osant à une exploration très furtive de la France périphérique mais majoritaire (qu'on sentait avec beaucoup d'acidité dans Yannick déjà), Dupieux avance sur un terrain qu'il semble mal maîtriser. Et sa vision du cinéma, provocatrice et pourtant juste (celle qui fait dire à Léa Seydoux "c'est cool le cinéma parce que ça ne sert à rien") semble pourtant ne pas bien s'incarner.
Il ne faudrait pas que ce sentiment de vacuité gratuite et de boucle l'emporte sur une œuvre dont on a parfois l'impression d'avoir déjà fait le tour.