Le Dictateur par Kroakkroqgar
Avec ‘The Great Dictator’, Charlie Chaplin trouve peut-être ce qui faisait défaut à ses films précédents : la parole.
Non seulement, en associant le rythme apporté par des dialogues audibles à ses mimiques habituelles, l’acteur-réalisateur parvient à varier ses gags, mais l’œuvre est surtout plus fluide. On trouve donc un scénario plus travaillé, qui sans être irréprochable, a le mérite d’être cohérent. De fait, le récit est plaisant, et les passages amusants se succèdent sans prétexte douteux.
D’ailleurs, l’humour du réalisateur est également plus séduisant dans ‘The Great Dictator’ : avec une touche d’absurde, le crash de l’avion ou la mention des clubs de golf du commandant Schultz sont excellents, mais le comique de répétition propre à l’acteur est toujours à l’honneur avec notamment le passage des pièces dans les gâteaux.
Pour autant, la plus grande surprise de ‘The Great Dictator’ réside dans le personnage d’Adenoid Hynkel. Au-delà de la ressemblance physique évidente avec Adolf Hitler, Charlie s’essaie à un nouveau personnage et le résultat est loin d’être décevant. L’acteur tombe un peu trop dans la caricature par moment, mais sa parodie facétieuse de discours est particulièrement réussie. En outre, le contexte de sortie du film a encore de quoi étonner, et on ne peut qu’appréhender le malaise de Charlie Chaplin en voyant Adolf Hitler dépasser sa parodie.
Au-delà de son dédoublement de rôle, Charlie Chaplin en profite également pour réinventer son personnage de Charlot. Les maladresses si agaçantes du personnage se font plus rares, mais on retiendra surtout son discours final poignant qui marque un point culminant dans la carrière de l’acteur.
Pour le reste, on sera ravi de retrouver Paulette Goddard au casting, aussi pétillante que dans ‘Modern Times’, et une réalisation de qualité.
L’œuvre phare de Charlie Chaplin.